Il n'y a rien d'autre que le commencement. Noir, blanc et noir, points, signes brefs, pleins et déliés, lignes et lettres, littérature. J'appelle nudité... > Lire la suite
Il n'y a rien d'autre que le commencement. Noir, blanc et noir, points, signes brefs, pleins et déliés, lignes et lettres, littérature. J'appelle nudité intégrale le point où tout coïncide (où tout commence). Chaque phrase de ce livre sera pour manifester le désir de l'accès à la nudité nue. Comment faire?
Les "manifestes" affichent le programme : cracher Dieu, insérer le corps dans le paysage, déflrnr les formes réelles, modifier le lit de la rivière, toucher le fond, écrire en prose, écrire sans force, écrire à mort, etc. En état de légitime défense. Il faut qu'à chaque tour de roue la nudité gagne.
Alors (c'est logique) : "tout doit disparaitre". Tout, de A à Z. Le bruit du feu en continu. L'incendie du grand dictionnaire. Le travail épuisant de la poésie (histoire, philosophie, encyclopédie, tout devrait y passer).
Au bout du chemin, ouvrez les yeux! La poésie est faite par tous. Ils finissent par se ressembler. Inconnus à tête d'os. Plus nus que nus. Dans la fosse commune. Anonymes foulés aux pieds.
Un manifeste pour être encore plus froidement réalistes.
Nous n'irons plus au bois, les lauriers sont coupés.
J.-M. G.