Emineh Pakravan est née en 1890, d'un père iranien et d'une mère autrichienne. Elle avait deux grands-mères françaises. Aussi bien dans la famille... > Lire la suite
Emineh Pakravan est née en 1890, d'un père iranien et d'une mère autrichienne. Elle avait deux grands-mères françaises. Aussi bien dans la famille de son père, famille d'hommes d'État et de diplomates, que dans celle de sa mère, fille d'un officier de Marine à la carrière aventureuse, la culture française avait une place prédominante, due peut-être aux hasards de la destinée mais, plus probablement, à une de ces affinités naturelles aussi mystérieuses qu'évidentes.
Elle épouse, en 1910, un diplomate iranien, et la première partie de sa vie se passe dans les voyages que comporte la carrière - séjours plus ou moins prolongés en Turquie, en Iran, en Égypte, voyages en Autriche, en Allemagne, en France. Puis, afin de suivre les études de ses enfants, elle séjourne plusieurs années en Belgique et en France. En 1933, elle s'installe définitivement en Iran, à Téhéran, où elle va enseigner la littérature française et l'histoire de l'art à l'université.
À partir de 1944, où elle commence d'écrire « Le Prince sans histoire », les livres de sa maturité vont se succéder. Les romans : « Le Prince sans histoire », « La quatrième génération » ; les deux magistrales biographies : « Agha Mohamad Quadjar », et « Abbas Mirza », constituent la meilleure introduction possible au monde de l'Iran du XIXe siècle, époque à laquelle Emineh Pakravan s'est particulièrement attachée.
À côté de ces ouvres majeures, elle a écrit de nombreuses nouvelles, des études sur l'art iranien - plus particulièrement celui du XIXe siècle - et des articles de critique littéraire.
En 1957, elle entreprend une longue tournée en Europe, pour présenter la collection impériale des miniatures persanes dans les diverses capitales et grandes villes - Vienne, Zürich, Paris, Amsterdam et Londres - où elle fait des conférences en allemand, français et anglais.
Elle est morte en juillet 1958.
Ceux qui l'ont connue, se souviennent de sa brillante culture cosmopolite, de sa vaste érudition ; mais ce qui reste avant tout marqué dans leur souvenir, est la rencontre avec un être d'élite.