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La révolution biologique en cours et les progrès immenses de la pratique médicale multiplient aujourd'hui les possibles impensables hier : la reproduction artificielle de la vie (la fécondation in vitro, les mères de substitution), les détections chaque jour plus précises des déficiences génétiques, les transplantations d'organes. Mais dans le même temps, le fondement de la filiation, la différence des sexes, l'intégrité du corps, sont remis en cause par cette vertigineuse avancée de la science. Se développent sans contrôle, selon les lois du marché, des biotechnologies qui transforment le sujet de droit, en corps objet. Ce sont déjà les maternités de substitution, la congélation des semences de vie, l'avortement et l'euthanasie eugénique, les expériences sur les embryons, la brevetabilité du génome humain, les manipulations génétiques... et demain, peut-être, le clonage et l'interruption volontaire de la vieillesse inutile. Face à la confrontation des bienfaits réels et à venir de la biomédecine et des risques graves qu'elle comporte pour l'identité et la liberté de l'être humain, le droit est muet. Mais devant la propre barbarie de l'homme saisi par la tentation de produire l'homme comme il produit la vie animale, ce n'est pas à la science de fixer les seuils de l'acceptable et de l'inacceptable, ni à l'éthique de donner les réponses pratiques aux questions qu'elle pose et que lui posent les chercheurs. C'est au droit de dire le droit de la personne, indisponible et inaliénable, de la conception de l'embryon au corps mourant. C'est au droit de restaurer les interdits fondateurs en signifiant que tout n'est pas permis. Jean-Marc Varaut apporte dans cet essai des réponses exigeantes et urgentes en proposant d'inscrire une déclaration des devoirs envers l'être humain.