Au pont Marida, les femmes descendaient laver leur linge pendant la sécheresse. De « pont », point de traces. Tout juste peut-on supposer un gué,... > Lire la suite
Au pont Marida, les femmes descendaient laver leur linge pendant la sécheresse. De « pont », point de traces. Tout juste peut-on supposer un gué, jadis - avec, pour les piétons, une passerelle précaire. Ce qu'en revanche on comprenait bien, c'est « Marida », qui signifie « marier » dans nos langues du Midi et, en effet, cet endroit a vu maint couple « se marier », avant la cérémonie de l'église ! Avec « Le pont Marida », nous sommes au cour de la France de toujours, dans une haute vallée du Massif central ; un monde si connu, si proche qu'on est près de croire qu'il s'agit là d'un document et que c'est sa propre enfance que l'auteur nous raconte, et non pas celle d'un garçonnet nommé « Joseph ». Joseph s'identifie à sa vallée. Ses peurs, ses rancours, tout ce qu'il y a en lui de tristesse et de faiblesse, c'est le « versant sombre », face au nord. Au contraire, la bonté, l'affection, les joies, c'est le « versant au soleil ». L'adolescence a inspiré un certain nombre d'ouvres qu'on relit toujours avec la même émotion : « L'enfant » de Jules Vallès, les « Souvenirs d'enfance » de Renan et de Pagnol, « Poil de Carotte » de Jules Renard ou « La vie d'un simple » d'Emile Guillaumin. A ces titres, désormais, il faudra ajouter « Le pont Marida ».