Le paradis pour demeure

Lui, paysan célibataire dans un trou paumé. Elle, SDF de la capitale. Unis pour le meilleur ? Le pire est à venir compte tenu du passif des deux solitaires. « Surprenant, le rural ! Un vrai feu d'artifice. Après une belle bleue, une belle verte, en attendant la belle rouge. A quand le bouquet final ? Epatantes, ses réactions de vierge effarouchée ou de grand timide, enfin, ce genre de malade qui rougit pour un oui et un non ! Et, dans le même temps, il collectionnait les dames venues de lointains pays comme d'autres les timbres des Tropiques ! Pas banal, pour un natif du grand air ! Il en avait fait quoi de ces « anciennes amies », pour reprendre les termes de l'autre obtus au képi ? Qu'est-ce qu'elles étaient devenues ? » Ça commence par une discrète virée à Paris pour voir des putes.
Quand on est agriculteur célibataire dans un trou paumé comme Saint-Marcel, pas facile de trouver chaussure à son pied, d'autant que pour meubler sa solitude, Bertrand n'a que sa vieille mère monomaniaque à moitié folle. Il rencontre par hasard Marianne, plutôt jolie fille et SDF au passé chargé, et lui propose de venir dans sa campagne. Gîte et couvert offerts. Voire plus. Au village, où il ne se passe jamais rien, Marianne détonne.
Impulsive, grande gueule, la Parisienne provoque à tout va et surtout cherche des noises à Gilles, le voisin, dont Bertrand préfère se méfier. Il commence aussi à se méfier de Marianne. Trop spéciale. En fait, à Saint-Marcel, tout le monde devrait se méfier de tout le monde. Mais Joël veille, le képi vissé au crâne. Comment elle s'appelait, déjà, la précédente « fiancée » de Bertrand, la Polonaise, celle qu'on n'a jamais revue et que sa famille recherche toujours ? Ah oui, Marijka.