Muriel dort dans le rose du foulard posé sur l'abat-jour. Pierre mange les deux côtelettes froides. Il a envie de tuer le vent qui fait claquer les... > Lire la suite
Muriel dort dans le rose du foulard posé sur l'abat-jour. Pierre mange les deux côtelettes froides. Il a envie de tuer le vent qui fait claquer les volets, de tuer le temps avec un polar, de tuer son envie de tuer quelque chose. Mais il n'y a rien à tuer, pas une puce et on ne tue pas le vent ni le temps. Il se couche à côté de Muriel, allume une cigarette dont il n'a pas envie. Il la fume jusqu'au filtre. Il a soif. Il pose sa main sur Muriel, la palpe comme du sable mouillé. Il en sort un grognement, elle se retourne contre lui. Il pense à Fanchon, à la petite, se lève pour aller boire un verre d'eau. Après l'avoir bu, les pieds nus sur le carrelage de la cuisine, il grignote un croûton de pain dur, du pain de la veille. Ça a le goût de Marguerite.