Le pacifisme, sous ses diverses formes, est une des idées-forces de notre histoire. À chaque époque, il a suscité des élans généreux et nourri... > Lire la suite
Le pacifisme, sous ses diverses formes, est une des idées-forces de notre histoire. À chaque époque, il a suscité des élans généreux et nourri des espérances. Mais la guerre n'en a pas moins imposé sa loi. La Révolution française avait déclaré la paix au monde. Elle a engagé la nation dans une guerre lourde de gloire et de deuil. Tout au cours du XIXe siècle, des esprits éclairés ont cru à la paix par l'entente des États, l'interpénétration des échanges, l'Internationale des peuples. Jaurès vécut et mourut pour la paix. L'idée de la paix n'a cessé d'être présente au cour des hommes. On a cru à la Société des Nations, et Aristide Briand s'est voulu le pèlerin de la paix. Le pacifisme a marqué profondément l'évolution des grands courants de pensée de notre temps. L'irruption du communisme et des fascismes a provoqué des déchirements. La paix doit-elle passer avant la défense de la nation ou la lutte pour une cause qu'on croit juste ? L'histoire du socialisme, du communisme, de la pensée libertaire, montre la divergence des points de vue à l'égard de la paix. Depuis 1945, le conflit planétaire a été évité. Mais est-ce dû à la volonté des hommes ou à l'équilibre de la terreur ? D'ailleurs, la guerre n'a pas disparu, plus locale, plus insidieuse, et plus que jamais menaçante.. Il fallait faire une place de choix au pacifisme intégral qui, dans la lignée de Félicien Challaye et de Louis Lecoin, rêve d'un monde sans armée, tout comme aux objecteurs de conscience qui se veulent des témoins. Rêve généreux, annonciateur d'une ère de paix, ou utopie chimérique, pernicieuse, le pacifisme impose une réflexion et un choix, il ne laisse pas indifférent.