Du tournant du xxe siècle à 1932, lorsque, sous l'impulsion de James Maxton, le parti travailliste indépendant se désaf-filia d'un parti travailliste... > Lire la suite
Du tournant du xxe siècle à 1932, lorsque, sous l'impulsion de James Maxton, le parti travailliste indépendant se désaf-filia d'un parti travailliste jugé trop timoré, le mouvement ouvrier écossais servit de laboratoire d'idées à la gauche britannique, auquel il fournit ses personnalités les plus marquantes, travaillistes (Keir Hardie puis Ramsay MacDonald), travaillistes indépendants de l'ILP (Maxton, John Wheatley), communistes orthodoxes (Tom Bell, Willie Gallacher) ou rebelles (John Maclean). Outre qu'elle présentait une structure de l'emploi qui faisait la part belle à l'aristocratie ouvrière des mines, des chantiers navals et de la construction mécanique, l'Ecosse bénéficiait d'un système d'enseignement plus démocratique que l'anglais, et les débats idéologiques s'y nourrissaient de l'apport d'une catégorie quasi inconnue en Angleterre : les intellectuels diplômés d'origine ouvrière. C'est à Glasgow que se déroulèrent les luttes les plus originales de la période (grève des loyers de 1915, largement conduite par des femmes, et, en 1919, grève pour la semaine de quarante heures), que furent fondées les premières écoles socialistes du dimanche et que les collèges ouvriers connurent leur plus solide implantation. La contre-culture prolétarienne qui se développa en Ecosse est au cour de ce livre, qui se penche, en outre, sur le déclin démographique et économique du pays, sur les conditions de vie et de travail de la classe ouvrière, sur les débats - notamment la question nationale - et les luttes qu'elle mena.