Que fait un ouvrier qui touche l'objet qu'il façonne ou la machine qu'il actionne ? Pourquoi et comment le « mouvement ouvrier », qui est aussi synonyme... > Lire la suite
Que fait un ouvrier qui touche l'objet qu'il façonne ou la machine qu'il actionne ? Pourquoi et comment le « mouvement ouvrier », qui est aussi synonyme de « création d'ouvre en acte », est-il devenu peu à peu une notion exclusivement militante ?
Car la main-d'ouvre, nous raconte l'auteur, est d'abord une main à l'ouvre : du plus profond de la préhistoire jusqu'à nos jours, le geste ouvrier crée en façonnant et en esthétisant outils et techniques, en cultivant ses traditions, ses fêtes, ses expressions artistiques. Au-delà de leur fonction technique et économique, les mouvements des sans-voix portent une vision du monde.
L'auteur décrit le microcosme du geste et des écarts ouvriers (des ficelles du métier au sabotage) avec un regard érudit et littéraire. Il montre au moyen d'une rêverie précise comment l'éclatement des tâches dans les arts et métiers, le folklore ou les traditions populaires, a fini par retirer aux gestes du travailleur leur valeur sociale et esthétique.
Un ouvrage au style étincelant, rehaussé par trente illustrations d'époque.
Camille Saint-Jacques est peintre et enseignant. Il a été directeur de publication du Journal des Expositions et de Post de 1992 à 2001. Il a publié Éloge du maquillage, du cosmos au cosmétique (Max Milo, 2007).