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À écouter les commentateurs de l'actualité économique, la théorie de Marx a triomphé, Il va de soi que la valeur des marchandises dépend du temps dépensé pour les produire, de la productivité. Il va de soi que le partage de la valeur ajoutée dépend de l'intensité du travail, de sa durée hebdomadaire, et du pouvoir d'achat des salariés. La valeur et le taux d'exploitation, que Marx voyait cachés derrière le mouvement apparent de l'économie, s'affichent aujourd'hui, à peine maquillés, sur la voie publique. Et pourtant, à entendre les docteurs et les marxologues, la théorie économique de Marx, déjà tissée d'erreurs logiques, est définitivement caduque. Le centenaire de sa mort serait la célébration de son échec historique. D'où vient ce contraste ? De l'absence d'une théorie marxiste, du lien précis entre cette réalité cachée (la valeur et l'exploitation) et la réalité apparente (le monde enchanté des prix et des revenus). L'ambition de cet ouvrage est de montrer que ce lien existe, et que Marx en a amorcé la théorie. Alain Lipietz prouve dans ce livre que les outils étonnants et méconnus, que Marx nous proposait (valeur en procès, connexions externes) se révèlent d'une stupéfiante actualité. Ils illuminent, à condition d'être mis en ouvre dans le cadre d'une monnaie de crédit, ce phénomène que Marx avait imaginé sans y croire : l'envol inflationniste comme forme étirée de la crise. Ils nous mettent en garde contre ces thèses peu fondées qui inspirent des politiques désastreuses : celles du monétarisme...