Il ne s'agit ici ni d'une autobiographie, même si l'ouvrage en comporte les matériaux, la forme et l'énonciation, ni d'un collectage d'informations... > Lire la suite
Il ne s'agit ici ni d'une autobiographie, même si l'ouvrage en comporte les matériaux, la forme et l'énonciation, ni d'un collectage d'informations historiques, ethnologiques ou folkloriques L'auteur y a revendiqué le droit d'imaginer et de se fabriquer un destin à sa convenance. Tant pis pour la vérité estampillée et le pittoresque régionaliste. Car il a aussi cherché à célébrer l'esprit particulier du Trégor (que Renan appelait l'Attique de la Bretagne) à travers certaines figures locales, mi-réelles, mi-rêvées. Mais au-delà d'une célébration de la vie, il s'agit surtout d'une quête de soi, comme individu singulier et entité de l'universel. Le texte mélange les genres et les tons passant volontairement du récit au poème, du rapport impressif à la caricature ; il mêle le grave au burlesque, l'émotion au cocasse, utilise le pastiche et la parodie, parce que tout simplement cette façon impressionniste ou kaléidoscopique était la seule façon de rendre compte de souvenirs, vestiges ténus de ce que l'on appelle une vie.