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Souesmes aurait pu n'être qu'un charmant village solognot, semblable à tant d'autres, et connu seulement des amoureux de la nature ou des passionnés de la chasse, s'il n'y avait eu le 17 juin 1944. Mais ce jour-là, Souesmes est entré dans l'Histoire. En effet, dès l'annonce du débarquement allié en Normandie, la Résistance solognote mobilise et installe en pleine forêt, près de Souesmes, un centre de formation des maquis. Au cours des jours qui suivent, on y vient de toute la Sologne et de la vallée du Cher. Mais l'occupant veille et les délateurs agissent. Et à l'instar des Auvergnats du Mont-Mouchet, des Bretons de Saint-Marcel ou des patriotes du Vercors, les maquisards du camp de Souesmes vont subir l'assaut des forces ennemies : Le 17 juin, 700 Allemands du groupe d'intervention Burkhardt, puissamment armés et spécialement entraînés pour réprimer le « terrorisme », attaquent les 150 maquisards FTP et FFI commandés par deux capitaines, l'un britannique et l'autre français. Après un combat acharné, les patriotes se replient, abandonnant 9 morts et 4 prisonniers aux assaillants. Mais l'ennemi est beaucoup plus durement éprouvé et compterait 121 tués et 65 blessés. 48 ans après, toute la lumière n'était pas encore faite sur cet événement et bien des questions restaient posées : Qui a renseigné les Allemands ? Quel fut le rôle de Paoli, ce traître français de la Gestapo de Bourges ? Était-il opportun d'opérer un tel regroupement à Souesmes ? Les maquisards devaient-ils accepter le combat comme en décida le capitaine Makowski ? Au contraire, n'eut-il pas été préférable de disperser les résistants comme le préconisaient les FTP et le capitaine Petitfils ? C'est pour tenter de répondre à ces interrogations qu'Alain Rafesthain, en historien passionné par la Résistance, s'est livré depuis 1960 à une enquête minutieuse. Avec l'aide du Comité de Loir-et-Cher de l'ANACR, il a pu recueillir par écrit le témoignage des « Anciens de Souesmes » et compléter ainsi les renseignements puisés dans les documents d'archives. Reconstituant par le détail l'enchaînement des faits, il lève le voile sur ce que fut le Combat de Souesmes et nous restitue dans le détail une page vivante, exemplaire et unique de l'Histoire de la Sologne.