À l'écart des commémorations du cinquantenaire de Mai 68 et, en oxymore, en son centre, l'ouvrage rouvre un dossier entamé dix ans plus tôt. La démarche,... > Lire la suite
À l'écart des commémorations du cinquantenaire de Mai 68 et, en oxymore, en son centre, l'ouvrage rouvre un dossier entamé dix ans plus tôt. La démarche, à l'intersection du témoignage et du storytelling, offrait alors, un rendu des travaux d'une équipe de recherche, dirigée par Agnès Callu et soutenue par l'Institut d'histoire du temps présent (IHTP/CNRS) travaillant, pendant 3 ans, sur la perception autant que l'analyse d'une génération d'historiens - ceux nés entre 1923 et 1940, soit la classe d'âge précédant celle des Baby Boomers - de « leur Mai ». Privilégiant le dialogue « d'entre soi » car les entretiens étaient ceux d'historiens majeurs fabriqués par de jeunes historiens, l'objectif consistait à faire surgir le « retour d'expériences » d'historiens, témoins oculaire ou auriculaires, d'un évènement basculant les habitus sociaux sur le temps court, réinventant à l'échelle du temps moyen, les pratiques et les usages de l'histoire. La nouvelle convocation, celle de 2018, entreprend une réactualisation critique de l'ouvrage livré à l'issu du colloque-bilan tenu au Collège de France en 2008 en même temps qu'il se demande s'il faut commémorer 68 et si oui, de quelles manières et dans quelles perspectives.