Ainsi qu'Erec et Enide, le Cligés de Chrétien de Troyes a reparu tardivement en milieu bourguignon, dans la version dérimée du Livre de Alixandre.... > Lire la suite
Ainsi qu'Erec et Enide, le Cligés de Chrétien de Troyes a reparu tardivement en milieu bourguignon, dans la version dérimée du Livre de Alixandre. Son adaptation est connue par un manuscrit unique (Leipzig, Universitätsbibliothek, Rep. II.108) daté du 26 mars 1454 (n.st. 1455) et provenant de la librairie de Philippe le Bon.
Apprécié par la critique récente qui y discerne un témoignage intéressant de la réception tardive de Chrétien, ce " nouveau " roman est le reflet littéraire des préoccupations de la cour bourguignonne alors au sommet de sa puissance. Bien que l'intrigue du roman original soit conservée, l'introduction de plusieurs détails, l'invention d'un épisode ainsi que la multiplication de variations apparemment anodines font du Livre de Alixandre une ouvre originale : comme Georges Doutrepont l'avait déjà suggéré en 1939, c'est en tant que document caractéristique de son époque qu'il convient de lire la " mise en prose ", et c'est dans cette perspective que Maria Colombo Timelli en a préparé la nouvelle édition critique.