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Au début du XIXe siècle, la coïncidence de la révolution industrielle et du libre-échange a provoqué une formidable croissance économique, accompagnée d'une terrible aggravation des inégalités sociales. À la fin du XXe, les mêmes causes risquent d'avoir les mêmes effets : le progrès technique multipliant le développement de la production dans le grand marché que la Communauté met en place d'ici le 31 décembre 1992, où 320 millions de consommateurs verront les plus forts se renforcer encore aux dépens des plus faibles. En ouvrant la voie de la réunification allemande, les révolutions de l'Est rendent probable la domination d'une Pangermanie sur le reste du continent, par le jeu naturel de ce libéralisme. En provoquant le rejet du communisme et en réveillant la méfiance envers le socialisme, elles empêchent la transposition dans le cadre des Douze des mécanismes de régulation de l'économie, de réduction des inégalités et de protection contre les risques que les social-démocraties ont développés dans les États de l'Ouest depuis 1945, édifiant ainsi les meilleurs régimes du monde et de l'histoire. Seul le développement des institutions de la Communauté pourrait empêcher le nouveau libre-échangisme de tourner à l'hégémonie d'une Grande Allemagne, le mark remplaçant la Wehrmacht, et de provoquer des explosions sociales ressuscitant le marxisme révolutionnaire. Tout le monde en est conscient, mais le lièvre libéral est en train de dépasser la tortue européenne...