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Après ses Langages totalitaires d'il y a un quart de siècle, le voici alerté par les récents appels au meurtre et leur action néfaste sur des innocents devenant criminels. Il rappelle comment de simples mots, de saints mots même, peuvent engendrer le mal, le mal absolu. Le langage meurtrier du vingtième siècle, puisant à plusieurs sources antérieures, a façonné des trames meurtrières, aussi dangereuses que des armes. Et sans lesquelles les armes n'auraient pas parlé. Tissées sur la grille lourde des nappes économiques, elles anticipent déjà sur le règne des média. Rien n 'arrête plus, semble-t-il, la machine abominable. Une fois ourdie sur la chaîne de l'Histoire et des dispositifs d'État. Qu'il s'agisse du roman criminel par quoi est produit le Reich nazi ou d 'autres figures du langage meurtrier. La montée des trames de meurtre, on peut encore l'observer sous des formes différentes. Il s'agit toujours de détruire la parole de l'autre, et d'en arracher l'inscription. La langue de meurtre peut se retourner sur elle-même. Pour devenir, au nom prétendu des victimes, la mise à mort du principe de paix. C'est pourtant lui, au futur, qui pourra les sauver.