Quand Nathalie Kosciusko-Morizet parle du métro, elle évoque ses moments de grâce.
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Quand Nathalie Kosciusko-Morizet parle du métro, elle évoque ses moments de grâce.
Dans ce journal tenu quotidiennement du mois de novembre au mois d'avril, vous comprendrez vraiment de quoi elle veut parler et partagerez ces moments uniques avec le narrateur : La foule, les bousculades, le stress, les retards et incidents. Tous ces petits riens charmants qui rendent la vie dans les transports en commun si exaltante.
Un récit plein d'humour à lire impérativement en allant au boulot !
En bonus : un horoscope des transports en commun pour chaque mois décrit.
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Extraits :
6 décembre matin : Surpopulation
Pour entrer dans ma gare, il n'y a qu'un tourniquet. Les autres sont squattés par des collégiens qui trouvent l'objet nettement plus confortable qu'un banc (et je les comprends). Passant près d'eux, j'entends un grand dire qu'un de ses potes s'est fait convoqué au commissariat. Dix secondes plus tard (c'est-à-dire le temps de passer le tourniquet dans un état semi-comateux (ou plutôt de s'en dépêtrer)), haut-le-cour : Le quai est plein à ras bord. Tous les RER sont retardés, même FAST ce qui ne présage que du mauvais. D'ailleurs tous les gens en parlent avec terreur : FAST en retard, bonjour le cauchemar. À côté de moi, une petite femme sort un produit d'un tube. Ma main à couper qu'il s'agit de vasseline et qu'elle va s'enduire le corps avec afin de pénétrer plus facilement dans le prochain RER. Les minutes passent et des hordes de gens viennent s'ajouter aux hordes de gens poireautant sur le quai. Enfin, l'arrivée d'un RER est annoncée. Resserrement de la foule nerveuse. Je me dirige vers le dernier wagon du RER et parviens à trouver une place libre grâce à deux coups de coude vicieux et bien placés.
Station suivante, un gros paquet de gens pénètre dans le wagon. Maintenant, il reste à peine de la place pour une ado de 12 kilos et un nain. Je plains les prochains voyageurs et en même temps je suis hyper jouasse d'avoir le cul sur un siège.
7 décembre soir : Situation cocasse
Les trois personnes qui sont à côté de moi ont un téléphone portable à l'oreille. Pour une fois, cela ne m'exaspère pas. Je trouve même le spectacle cocasse, allez j'irai même plus loin, mignon. Les forts propos de chaque personne s'entremêlent, ce qui fait qu'elles ont l'air de se parler tout en se répondant à côté de la plaque. Il y a une femme qui annonce à son mari qu'elle va bientôt arriver à la gare, un immigré d'une cinquantaine d'années qui insiste lourdement auprès de sa fille pour qu'elle sorte les encombrants et un jeune enseignant (dont les emplois et les salaires sont malmenés d'après un article de la revue qu'il a à la main) qui explique à sa femme qu'il n'a pas trouvé le bonnet et les gants de leur fille ce matin et qu'il a préféré ne pas lui mettre de bottes étant donné que ça n'allait pas avec le pantalon (bref, elle est allée à l'école à poil). J'ai presque envie d'appeler un pote au hasard pour parfaire ce savoureux moment d'incommunicabilité.
À ma droite, un petit vieux jouant au sudoku, imperturbable.
Après avoir abordé le polar (le nain du président, Tranches de mort), le récit fantastique (le pays de la merde) et la littérature blanche (L'immeuble), Métroscopie (réflexions amusées et amusantes sur le métro), Jean Zoubar propose avec le journal d'un usager débonnaire, un texte plein d'humour qui vous fera voir les transports en commun sous un nouveau jour.
Le journal d'un usager débonnaire appartient à la collection Témoignage. Dans la même collection : Un poète à vélo