En haut de la vis, une corde est suspendue. Elle s'enroule, lâche, autour du noyau, et son extrémité - raccourcie d'un bon mètre - s'effiloche hors... > Lire la suite
En haut de la vis, une corde est suspendue. Elle s'enroule, lâche, autour du noyau, et son extrémité - raccourcie d'un bon mètre - s'effiloche hors de portée de mes doigts. J'ai plusieurs marches à monter avant de l'agripper. Elle a dessiné, à force de frottements sur la pierre, une longue spirale jaune et vernie, qui témoigne du nombre d'ascensions qu'elle a facilitées. Un jour, sous mon poids, elle cèdera, je tomberai à la renverse, ma tête portera sur le bord de la marche. On changera la corde et l'on m'enterrera. C'est sûrement comme ça qu'ils sont morts, les autres. Au moins deux par siècle. On a déjà dû changer la corde dix fois.