Le hasard abolit le hasard

Il suffit d'une panne de voiture pour que le destin change de face. Un homme promis au plus brillant avenir - il est ingénieur en chef du génie maritime, sorti de Polytechnique - prend le métro. Il se trompe de classe. Et voilà les dés jetés. Qui rencontre-t-il, en effet ? Une jeune personne qui travaille dans ses services, et qui le salue. C'est un visage qui l'intrigue et le captive. Il aurait bien fallu écarter cette passion naissante.
Mais on n'est pas maître de l'amour qu'on ressent. Encore moins de celui qu'on suscite. L'ingénieur en chef devient l'amant de l'employée. C'est une aventure sans avenir : tout les sépare, le milieu, l'éducation, l'âge, l'état-civil même, puisqu'il est marié. Pour éloigner sa maîtresse, il la fait muter dans un autre service, avant de prendre le train pour l'Allemagne. Mais le destin ne se tient pas pour battu.
Ce roman, le second d'André Deslandes, est en même temps familier et terrible. L'auteur semble avoir découvert un des grands secrets de l'écriture : raconter allègrement des choses poignantes.