La détresse de Radha attendant Krishna, c'est l'appel de l'âme en quête du divin. Le célèbre poème sanskrit des amours de Râdhâ et Krishna, écrit... > Lire la suite
La détresse de Radha attendant Krishna, c'est l'appel de l'âme en quête du divin. Le célèbre poème sanskrit des amours de Râdhâ et Krishna, écrit au XIIe siècle, modèle de rhétorique et d'art galant, pour magnifier l'amour.(Re)découvrez ce célèbre poème sanskrit qui est un chant en l'honneur de Krishna dont l'ardeur mystique peut se comparer à celle du Cantique des Cantiques. EXTRAITCHANT V.1. « Je reste ici ; va, concilie Rãdhã et de ma part, amène-la. » Ainsi enjointe par l'Ennemi de Madhu, l'amie de Rãdhã s'approche d'elle et lui dit :CANTILÈNE 10.1. « Le vent du Malaya souffle et l'amour l'accompagne ; la foule des fleurs s'épanouit pour briser les cours séparés ; séparé de toi, l'Enguirlandé de fleurs sylvestres, ô mon amie, est affaissé.2. Quand brûle l'astre aux froids rayons, il est l'image de la mort ; quand vole un trait de l'Amour, il gémit sans relâche, extrêmement défait, séparé de toi, l'Enguirlandé de fleurs sylvestres.3. Quand bourdonne un essaim de mouches à miel, il bouche ses oreilles ; quand son cour réfléchit à la séparation, - chaque nuit, - il tombe malade, séparé de toi, l'Enguirlandé de fleurs sylvestres.4. Il demeure dans l'étendue des bois, abandonne sa maison si pimpante ; il se roule sur le lit à terre et murmure souvent ton nom, séparé de toi, l'Enguirlandé de fleurs sylvestres. »5. Tandis que le poète Jayadeva chante la séparation avec tant de charme, puisse Hari s'élever dans son cour, où s'est développée la passion, en récompense de ses bonnes actions !À PROPOS DE L'AUTEURGaston Courtillier (1877-1933) était un orientaliste français. Il a été chargé de conférences à la Faculté des Lettres de Strasbourg en 1930 et a traduit des textes sanscrits en français. Sylvain Lévi (1863-1935), indologue français, fut membre d'honneur de l'École française d'Extrême-Orient. Agrégé de lettres, il apprit le sanskrit à l'École pratique des hautes études à partir de 1883, avant d'y être nommé maître de conférences. Titulaire de la chaire de langue et littérature sanskrite du Collège de France à partir de 1894, il participa trois ans plus tard à sa première mission d'une année en Inde, au Népal et au Japon, avant de revenir par la Russie via la Sibérie. En 1913, il étudia à Saint-Pétersbourg les manuscrits des Tokhariens (peuple indo-européen implanté dès le VIIe s. av. J.-C. dans l'ouest de la Chine) et rapprocha leur langue du sanskrit, contribuant ainsi à son déchiffrement. En 1921, il effectua une seconde longue mission en Inde, au Népal et en Extrême-Orient (Indochine, Japon, Chine) puis revient par la Mandchourie et la Russie soviétique en 1923.