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Celui qui fut appelé « le monstre en soutane », était un mauvais prêtre du Rouergue, l'abbé Boudes, voleur, incendiaire, coureur de filles, corrupteur de garçons, avorteur et peut-être assassin. Il fut jugé à Rodez en 1889. Un jeune vicaire d'un dévouement admirable, l'abbé Bruneau, se crut appelé pour sauver l'âme du monstre. Et il finit par comparaître lui-même aux assises de la Mayenne, souillé de boue et de sang comme son prédécesseur. L'abbé Bruneau fut jugé à Laval en 1894. L'un et l'autre procès, s'ils consternèrent la France catholique, firent jubiler le parti anticlérical, préparant l'action d'Émile Combes. C'est le dossier de cette double cause, ténébreuse, discutée, violente, obscène, où le plus pur mysticisme rejoint le satanisme, que Paul Lorenz a choisi d'exhumer sans ménagement après L'Affaire Pranzini, qui lui valut le prix du Palais Littéraire en 1972. L'abbé Bruneau était-il entièrement coupable ? Il y a là un point d'interrogation, un secret d'âme, le mystère d'un prêtre de vingt-huit ans, dont le destin serre encore le cour.