Dévorez le premier roman de Stocker, auteur mythique du sanglant DraculaArthur Severn, jeune Anglais qui vient d'hériter de la fortune de sa tante, découvre le Connemara. Il s'y éprend de Norah Joyce, dont le père est honteusement spolié par Murtagh Murdock, l'odieux Gombeen Man, usurier rural détesté par toute la communauté paysanne. Il aide son ami Dick Sutherland, géologue, à sonder la « tourbière mouvante » qui, à en croire divers récits, serait à la fois le repaire ultime du Roi des Serpents et le lieu où est enfoui le célèbre trésor perdu par les Français en 1798.
C'est l'ouest de l'Irlande, balayé par les pluies et les tempêtes, qui sert de cadre naturel et grandiose à cette histoire d'amour, de cupidité et de dépossession : la « tourbière mouvante » est le lieu inattendu et dangereux d'une exploration à la fois historique, scientifique et fantastique. L'évocation d'une nature à la fois sublime et tourmentée est le prélude et l'accompagnement de l'aventure intérieure qui verra Arthur renaître à une nouvelle vie.
Le Défilé du Serpent était resté inédit en français jusqu'à ce jour.Shleenanaher- « le Défilé du Serpent » - exerce une étrange fascination sur tous ceux qui l'approchent, qu'il s'agisse des autochtones ou d'Arthur Severn, « l'étranger ». EXTRAITEntre deux montagnes de gris et de vert, car le rocher affleurait entre les touffes de verdure émeraude, la vallée, presque aussi étroite qu'une gorge, s'en allait plein ouest vers la mer.
Il y avait juste assez de place pour la chaussée, à demi entaillée dans la roche, à côté de l'étroite bande que formait le lac sombre d'une profondeur apparemment insondable loin en contrebas, entre des parois verticales de roche menaçante. La vallée s'ouvrit et la pente se fit raide, le lac devenant un torrent bordé d'écume qui s'élargissait en mares et en lacs miniatures en atteignant le niveau le plus bas.
La montagne s'élevait doucement par paliers semblables à des terrasses où la civilisation se laissait entrevoir furtivement, émergeant de la désolation presque primordiale qui nous enserrait : bouquets d'arbres, chaumières, contours irréguliers des champs clos de murs de pierre, avec des tas de tourbe noirs pour les feux de l'hiver, empilés çà et là. Loin au-delà, il y avait la mer, le grand Atlantique, avec un littoral follement irrégulier parsemé d'une myriade de petits groupes d'îlots rocheux ; une mer d'un bleu profond, avec un trait de faible lumière blanche au lointain horizon et, quand le bord de l'eau était visible dans les trouées de la côte rocheuse, ici et là frangée d'une ligne d'écume à l'endroit où les vagues se brisaient sur les rochers ou bien dévalaient en énormes rouleaux sur l'étendue unie des sables.
CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE- « De page en page, la nature prend une place de plus en plus importante, et l'étrange magie qu'elle dégage se pare de reflets surnaturels. Toute cette partie est portée par une poésie farouche et par un sens du mystère qui font vite oublier les conventions de l'histoire d'amour et le conformisme de la fin, qui voit la sauvage Irlandaise devenir une parfaite petite Anglaise...
Stoker n'est sans doute qu'un petit maître, mais il mérite largement qu'on le redécouvre, et cela bien au-delà du personnage légendaire qui l'a rendu célèbre. » - TéléramaA PROPOS DE L'AUTEURBram Stoker est né à Dublin en 1847. Après une jeunesse précaire et difficile, il se lança dans le journalisme ses études terminées. En 1871 lui vint l'idée de ce qui allait devenir un des plus célèbres romans de littérature fantastique, Dracula (1897).
Il rédigea de nombreuses autres ouvres, parmi lesquelles Le Joyau des Sept Étoiles, disponible pour la première fois en version intégrale dans la collection Terres Fantastiques, et Le Repaire du Ver blanc. Il mourut à Londres en 1912.