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La gauche divisée, la gauche malade, la gauche impuissante ? Sans aucun doute : la perte de ses deux modèles de référence - le socialisme bureaucratique de l'Est et l'État-providence des grandes social-démocraties européennes - la met dans l'impasse. À l'origine, une histoire exclue par toutes les orthodoxies en place : celle de la classe ouvrière dans ses rapports à l'État. De tous les réformismes d'État européens, le modèle scandinave est sans doute le plus exemplaire et le plus fascinant. La Suède donc, avec tous ses paradoxes : une société plus égalitaire pour les deux sexes, une classe ouvrière qui a modelé la vie quotidienne, une école unique rêve de tout pédagogue français, un pouvoir syndical sans précédent... Mais aussi l'envers : bureaucratie réformiste et État libéral-corporatiste envahissants, concentration inégalée du pouvoir économique, bien-être fragilisé... Ni historiquement minoritaires, ni ennemi principal, ces expériences social-démocrates du mouvement ouvrier demeurent un défi. Défi politique lancé à l'eurocommunisme et à la gauche mondiale. Défi théorique mettant à mal tout un marxisme stérilisé par Staline et Keynes. Défi stratégique enfin : partout, un même vent conservateur balaie les social-démocraties keynésiennes, provoquant éclatements et reformulations de leurs projets. Ces défis nous concernent tous. Où vont les social-démocraties dans la crise ? Que serait un Marx sans Keynes ? Un socialisme post-keynésien, loin de tous les étatismes, productivismes et sexismes dominants ? Autant de questions ouvertes par l'enjeu social-démocrate. Ni plus ni moins que la recherche nouvelle et difficile d'un socialisme, brisant avec la logique mortifère des deux camps et ses modèles. Une idée neuve en Europe et ailleurs...