De l'ensemble des faits que l'observation permet au médecin de recueillir se dégagent deux idées surtout : c'est à la fois - et il n'y a là nulle... > Lire la suite
De l'ensemble des faits que l'observation permet au médecin de recueillir se dégagent deux idées surtout : c'est à la fois - et il n'y a là nulle contradiction réelle - l'extrême complexité des phénomènes vitaux et l'unité foncière qui se maintient sous cette diversité.
Le médecin qui réfléchit sur la vie ne peut pas considérer un des aspects, l'unité par exemple, sans être immédiatement frappé, tout autant, de la multiplicité déconcertante des mécanismes par lesquels s'incarne la vie ; pas plus qu'il ne saurait examiner la richesse des détails sans être rappelé aussitôt par les faits à la considération du tout.
De cette unité ni de cette complexité l'esprit humain ne peut prendre une vue adéquate. Il est condamné, par sa nature même, à osciller en quelque sorte de l'une à l'autre ; et il côtoie constamment le danger, s'il veut serrer l'une de très près, de perdre l'autre de vue. Ainsi notre connaissance de l'unité vivante et tout autant des multiples rouages de la vie ne sera jamais qu'approchée. A chaque nouveau progrès de la science, qui apportait l'espoir d'une lumière précise, succède un aveu de notre ignorance profonde, comme si l'esprit humain était à jamais inapte à comprendre la vie.
Pas plus qu'il ne peut « la comprendre » il ne peut « l'exprimer » par des mots. Force lui est, quand il essaie de traduire l'unité, de fragmenter son discours en affirmations successives, qui juxtaposent, alors qu'il faudrait dire tout en un seul vocable.
C'est ainsi que, bon gré mal gré, voulant résumer ici comment la science médicale moderne envisage l'unité humaine, nous allons être contraint de considérer successivement deux aspects plus caractéristiques de ce problème : les systèmes de régulation, puis les rythmes ; mais auparavant il convient d'insister à nouveau sur l'unité et sur une notion voisine, celle de tempérament.