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Les questions liées à la mémoire culturelle des groupements humains _ familles ou peuples _ intéressent généralement les anthropologues de l'art et de la culture ; celles liées à l'Histoire concernent, quant à elles, prioritairement les historiens. Il s'agit, conséquemment, de deux démarches distinctes. Les récits littéraires _ narratifs par essence _ se situeraient, en principe, du côté des historiens. Les textes de J. M. G. Le Clézio prennent souvent appui sur le passé, l'ancien. Mais le rapport aux origines relève-t-il nécessairement de l'Histoire seule ? Le Clézio semble se situer dans un entre-deux : le passé des siens se joue, certes, de manière historique, mais ce qui intéresse, c'est la teneur, l'émotion de ce qui est advenu, en un mot, ce que la mémoire conserve. Se dessine dès lors une pratique de littérature et d'anthropologie singulière et originale, mâtinée de poésie. Construite sur une posture mémorielle, l'oeuvre se souvient...