Le ciel à Bezons

Au centre du livre, il y a un pavillon de banlieue, à Bezons, minutieusement évoqué, comme un paradis lancinant et dérisoire. Trois personnages : le narrateur, Adam, occupé à jardiner, Ginie, qui sont peut-être trois aspects tranchés de l'auteur, celui-ci s'abandonnant au monologue, tissant son ciel, sa toile, construisant avec une énorme patience le roman même de la vie où les sens et leurs perceptions, l'esprit, l'inconscient, le langage, sont amalgamés au point de ne former qu'un. Trois parties, dont les titres sont empruntés à la récitation du Rosaire, apportent au récit leurs plans d'ombre et de lumière, élevant une sorte de pyramide parlante.
1. Mystères joyeux. 2. Mystères douloureux. 3. Mystères glorieux. La géométrie rigoureuse, élaborée par l'auteur, est un soutien de lecture. Ainsi, voit-on Adam travailler à son jardin potager et bâtir une grotte avec des débris ramassés sur la décharge publique ; Ginie cousant, tissant, évoquant la croissance sur son corps d'un mal caché qu'elle projette, dans un désordre analytique, sur le champ du récit. Cette ouvre, d'une lucidité sombre, exaltée, cherche à nous imposer une vision musicale du réel.
Elle propose au lecteur un univers infini de prospection.