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Au moment où le Concile vient de rendre sa dimension plénière à la figure de l'évêque catholique, il est bon de nous retourner vers un homme comme le cardinal Mercier. À une époque différente à plus d'un point de vue, il fut - par toute sa vie - une anticipation de ce que la nôtre allait redécouvrir. Avant son épiscopat, son ouvre philosophique est déjà tout orientée vers ce dialogue de l'Église avec le monde moderne, dont Vatican II vient de souligner si fortement l'urgence et la possibilité. Archevêque de Malines, Mercier sera l'incarnation du droit international et de la résistance patriotique de tout un peuple durant l'Occupation allemande de 1914-1918. Mais si cet aspect de sa vie est sans doute celui qui lui valut la plus large renommée, il n'est ni le seul, ni le plus important. Évêque, il se veut avant tout père spirituel de son clergé, et ses efforts pour mettre pleinement en valeur la mission et la spiritualité du prêtre diocésain, marquent une époque. Ami et protecteur d'un Vincent Lebbe, et d'un Lambert Beauduin, Mercier est - par eux et avec eux - pionnier de la mission et de l'ocuménisme ; il démontre ainsi, dans les faits, cette « sollicitude de toutes les Églises », dont Vatican Il allait enfin refaire une marque de tout épiscopat authentique. Bien placé pour connaître et comprendre son héros, Édouard Beauduin a su, au-delà du contexte immédiat et des contingences locales ou historiques, nous révéler les intuitions profondes et la dynamique exemplaire d'une vie qui, à plus d'un égard, fut prophétique. L'actualité de Mercier, c'est l'actualité même de Vatican II.