Le Cardinal de l'Est. Rarement, titre fut plus éloquent que celui-ci. D'emblée, le cadre est situé, le drame posé. Le Folckemburg est sans doute un... > Lire la suite
Le Cardinal de l'Est. Rarement, titre fut plus éloquent que celui-ci. D'emblée, le cadre est situé, le drame posé. Le Folckemburg est sans doute un pays imaginaire et le Cardinal Paul Mecklencky, un personnage imaginaire, mais il est aisé de reconnaître sous ces masques tel pays d'au-delà du rideau de fer et telle célèbre figure de l'Église en pays communiste. Seul, le drame, lui, est bien réel. C'est celui d'un prêtre, primat de l'Église de son pays, qui refuse de pactiser avec les ennemis déclarés de sa religion, se retranche dans l'intransigeance, parce qu'il estime que tel est son devoir le plus strict, supporte sans faiblir la déportation, rejette toute espèce de collaboration avec le régime, même au moment où, à partir de 1956, la position des dirigeants communistes s'assouplit, jusqu'à ce mois de janvier 1963, où, rappelé par le Pape, il se retrouve à Rome au milieu du Concile, face à une Église qui a changé sans lui. Roger Bourgeon, à qui nous devons déjà "Le fils de Ben Hur", se révèle ici authentique romancier. En un roman que l'on ne peut abandonner dès qu'on l'a ouvert, il aborde les problèmes les plus importants qui se posent à un chrétien, surtout s'il vit en pays communiste, mais le drame du Cardinal Mecklencky et de ses fidèles nous concerne tous.