Lorsque, vers les années 1930-1936, un étranger s'informait sur les auteurs vivants qu'il fallait lire, dix, quinze, vingt noms s'offraient : Mauriac,... > Lire la suite
Lorsque, vers les années 1930-1936, un étranger s'informait sur les auteurs vivants qu'il fallait lire, dix, quinze, vingt noms s'offraient : Mauriac, Martin du Gard, Gide, Valéry, Claudel, Romain Rolland, Duhamel, Céline, Colette, Giraudoux, Giono, Malraux, Alain, Saint-Exupéry, Jules Romains, etc. Que répondre aujourd'hui à la même question ? À part Aragon et Sartre, des survivants, Gracq et Yourcenar, des sexagénaires, quels noms feraient un semblant d'unanimité ? La littérature française (et non le livre français) s'enfonce dans un désert. On n'a jamais tant imprimé, et il n'y a jamais eu si peu de vrais, de grands écrivains. L'ancien commerce des lettres est devenu le bazar des lettres. À qui la faute ? Aux lecteurs, déroutés et dégoûtés ? Aux éditeurs qui recherchent plutôt les best-sellers que la qualité ? Aux libraires qui renoncent à leur vrai métier de conseillers en lecture ? Aux écrivains avides d'argent et d'honneurs ? Aux universitaires qui font peser, sur tout ce qui paraît, le terrorisme de leur jargon ? Toutes ces questions cherchent ici leurs réponses. Sartre affirmait naguère : Le monde peut fort bien se passer de littérature. Mais il peut se passer de l'homme encore mieux. Roger Gouze demande : L'homme peut-il se passer de littérature en restant un homme ? Et parce qu'il en doute, il s'interroge sur l'avenir de la littérature - et de l'homme.