En 1920, Maddy Degen est victime d'une épidémie de poliomyélite qui sévit en Algérie. Elle restera paralysée à vie. Conduite par sa mère à Tunis... > Lire la suite
En 1920, Maddy Degen est victime d'une épidémie de poliomyélite qui sévit en Algérie. Elle restera paralysée à vie. Conduite par sa mère à Tunis pour y être soignée, elle y poursuit avec courage ses études et obtient une licence de lettres et un Diplôme d'Études supérieures. Elle y connaît les vicissitudes de notre histoire récente : premiers troubles en Tunisie, pogrom à Constantine ; en Europe, Hitler en 1933 ; le 6 février 1934 et le Front Populaire en France en 1936 ; la guerre d'Espagne et, en 1939, la guerre contre l'Allemagne. Elle abandonne alors ses travaux personnels de recherche archéologique pour remplacer, au lycée Carnot, un professeur d'histoire et géographie mobilisé. En 1942, elle entre à l'Institution Émilie à Vialar pour assurer les classes de Français dans l'attente du professeur titulaire. Ce furent les Allemands qui arrivèrent et ne furent délogés qu'après six mois de la dure et glorieuse Campagne de Tunisie, livrée par l'Armée française et les Alliés. Depuis l'indépendance de la Tunisie en 1957, M. Degen avait décidé de partir. Elle quitte « Émilie » de Vialar en 1960 et rentre à La Calle dans la maison familiale « Le Bastion ». Après l'indépendance de l'Algérie, comme d'autres enseignants, elle accepte d'assurer les cours de français au lycée Mercier de Bône, mais refuse de renouveler son contrat. En 1966, elle rentre en France. Ne pouvant se détacher complètement du pays tant aimé, de ses racines, elle revient à La Calle, chaque été, jusqu'en 1976. Elle fixe avec émotion le souvenir du Bastion et, par-delà la piété filiale, elle nous dévoile ainsi une part importante et méconnue de notre histoire.