Les gentils enfants des corons d'Atticourt, ceux qui descendaient au fond de la mine et poussaient les wagonnets remplis de pépites de charbon. Vous... > Lire la suite
Les gentils enfants des corons d'Atticourt, ceux qui descendaient au fond de la mine et poussaient les wagonnets remplis de pépites de charbon. Vous vous souvenez de ces gentils enfants qui, avant de cracher leurs poumons pourris par la silicose, sont morts abandonnés, trahis, enfouis. Vous vous souvenez ? Non. Personne à Atticourt ne veut s'en souvenir. Car la mémoire est laide, quelquefois. « Une silhouette sombre lévitait au-dessus de François. Il ne parvenait toujours pas à distinguer la face de l'être flottant. Ce dernier, en revanche, le dévisageait avec une sorte de convoitise. La convoitise d'un prédateur. » Le style de Pascal Françaix est beau, sompteux même. Derrière lui se devine une sensibilité d'autant plus profonde qu'elle est voilée de pudeur. Une émotion venue du Nord et qui ne provient pas seulement du fantastique et de l'horreur, mais d'une chose énigmatique que l'on appelle tout simplement l'écriture. Jean Rollin.