1909 : en introduisant la psychanalyse aux Etats-Unis, Freud se targue d'y apporter la peste. 1953 : dans son Discours de Rome, Lacan oppose Freud à... > Lire la suite
1909 : en introduisant la psychanalyse aux Etats-Unis, Freud se targue d'y apporter la peste. 1953 : dans son Discours de Rome, Lacan oppose Freud à la version américaine de la psychanalyse, avec sa psychologie du moi robuste et adapté. 1996 : tandis que les milieux de la psychologie et de la psychanalyse américaines s'emploient à récuser la théorie freudienne, c'est par la voie du féminisme universitaire que Lacan s'introduit aux Etats-Unis. Le présent ouvrage entreprend d'éclairer certains aspects de cette histoire paradoxale et tourmentée, en choisissant résolument le terrain de la confrontation clinique entre psychanalystes. Les états-limites opèrent au départ une ligne de démarcation explicite dans la mesure où cette catégorie diagnostique apparaît difficilement compatible avec la nosographie freudienne et lacanienne des névroses, psychoses et perversions. Cette confrontation fait ressortir de façon inattendue les transformations dialectiques de la psychanalyse américaine et ses tentatives de soutenir la dimension du sujet et du sexe dans le contexte des concepts américains de l'ego puis du self. Lacan avec la psychanalyse américaine ? Il ne s'agirait pas ici de répéter la critique lacanienne de la psychanalyse des années cinquante, mais de s'interroger aujourd'hui avec des collègues américains sur la part de résistances qui sous-tend des positions contradictoires vis-à-vis de la découverte freudienne, en explicitant les enjeux et les choix théoriques et techniques. Les textes présentés ici sont issus d'un colloque intitulé Etats-limites, qui s'est tenu à Paris les 4 et 5 novembre 1994, dans le cadre du Laboratoire de psychopathologie fondamentale et de psychanalyse de l'université Denis-Diderot à Paris-VII.