La Voie est nécessaire à l'homme, autant que l'air ou la nourriture. Elle tire l'homme de la détresse. La Voie précède. On demande : où est la Voie... > Lire la suite
La Voie est nécessaire à l'homme, autant que l'air ou la nourriture. Elle tire l'homme de la détresse. La Voie précède. On demande : où est la Voie ? Est-elle sagesse, ou croyance, ou savoir ? Est-elle un art ? Est-elle en thérapie ou en politique ? Chercher ainsi la Voie, c'est supposer qu'elle vient après ; après nos divisions, scissions, catégories. Or la Voie est première. Son espace est celui qu'elle-même fait paraître ; et il est avant la séparation de l'espace et du temps, puisque la Voie est voie, et non spectacle. La Voie ne serait-elle pas du côté des choses antiques ? La Voie précède la séparation de l'antique et de l'actuel, comme celle du mythe et de la raison. La Voie n'est-elle pas un luxe, bon à ceux qui mangent bien et n'ont pas de soucis ? Non. La Voie est toujours le plus urgent, même pour l'affamé. Car comment pourrait-il, sans elle, demeurer lui-même ? Et s'il se défait, et se perd, à quoi pourra lui servir tout le reste ? La Voie est toujours de première nécessité.