Il y a une politique de la ville, la nuit. Affirmation paradoxale. La loi du jour n'est-elle pas celle de la nuit ? Il y aurait une nuit du pouvoir ?... > Lire la suite
Il y a une politique de la ville, la nuit. Affirmation paradoxale. La loi du jour n'est-elle pas celle de la nuit ? Il y aurait une nuit du pouvoir ? Il devrait compter avec l'heure et le temps ? Et l'individu, libéré des horaires de travail et des circuits fléchés, serait enfin lui-même ? Ne soyons pas naïfs. L'emprisonnement dans les lieux (bars interdits, territoires protégés), dans les rites (marquages indélébiles, castes), dans les temps de parcours (manque de transports) est souhaité, recherché, monté de toutes pièces. Au quadrillage somnolent du pouvoir central se substituent les surveillances fortifiées des groupes nocturnes. A délire de puissance, délire et demi... Ce n'est donc qu'une illusion de dérive à laquelle se livre le citoyen de nuit. Cette illusion profite à tous, à lui-même, qui en jouit, au système, qui en vit. Un seul mérite à cette fausse liberté : elle dit la vérité du quotidien.