"Jean Jaurès, en personne.
Parce qu'il fut la première victime de la Première Guerre mondiale, j'ai voulu tout savoir de l'homme qui a fait de... > Lire la suite
"Jean Jaurès, en personne.
Parce qu'il fut la première victime de la Première Guerre mondiale, j'ai voulu tout savoir de l'homme qui a fait de la Paix le grand but de sa vie. Pour cela, il fallait le suivre pas à pas, retrouver sa famille, ses amis, ses ennemis, assister, mot à mot, cri par cri, au développement et à l'évolution de ses idées, le replonger dans son époque, qui fut celle de l'éveil de la technique, dans le bain du grand Socialisme humaniste qui fut le sien.
Pendant cinq ans, j'ai vécu dans l'intimité de celui dont la personne est encore plus attachante que le personnage.
Certains m'ont reproché d'avoir "romancé" Jaurès. Je n'ai rien inventé. Si j'ai réussi à rendre Jean Jaurès vivant, c'est grâce à ceux qui, mêlés à certains épisodes de son existence, m'en ont rapporté les vivants détails, -; telle l'annonce à Carmaux, de son assassinat, dont je dois le récit à un témoin qui était à l'époque un enfant.
Grand Homme. Grand honnête homme.
Honnête en tout, dans la poursuite de son idéal comme dans son comportement le plus quotidien.
Honnête, lorsque loin de chercher à camoufleur une erreur, il avoue publiquement s'être trompé. (Quel homme politique en fait autant ?)
Si honnête qui'l meurt pauvre : son frère l'amiral dut payer les frais de ses obsèques.
Si le socialiste Jaurès fut un précurseur, un immense tribun, l'homme Jaurès est l'honneur de tous les honnêtes gens."
Marcelle Auclair