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Au départ, c'est l'Allemagne du XIXe siècle, celle des sapins de Noël et des contes de Grimm, et, plus récemment, celle des romans de Thomas Mann, mais déjà prise dans la gangue du crime et de l'horreur nazis. Puis, après un précaire intermède florentin, c'est la Haute-Savoie sous l'Occupation et un internat - lui aussi du siècle passé, où les châtiments corporels sont la règle - sous la menace constante des rafles d'enfants juifs.
A l'arrivée, c'est Paris et un destin de Français normal : professeur, père et grand-père, qui écrit, comme tout le monde. Et qui traduit beaucoup, ce qui est plus rare.
Cet itinéraire, celui de Georges-Arthur Goldschmidt, part d'une vieille famille libérale de la bourgeoisie juive, apparentée à celle du poète Heinrich Heine et étroitement mêlée à l'histoire de la ville de Hambourg, d'une enfance allemande donc. Il passe par une adolescence française et provinciale, plongée au coeur de l'aventure littéraire, de l'exaltation, de la honte des premiers émois, et aboutit à la famille et à la fonction publique dans l'enseignement laïque.
"Devenu enfin adulte", comme il le dit lui-même, l'auteur, juif de souche, protestant de naissance, catholique par conversion, puis agnostique par conviction, voit se croiser en lui le monde perdu des grands bourgeois de Hambourg et le monde nouveau de Belleville. Des plaines de l'Elbe jusqu'aux collines de la Seine.
Né en 1928 en Allemagne, Georges-Arthur Goldschmidt a choisi le français comme langue d'expression et d'écriture. Ecrivain et essayiste, il est aussi traducteur d'oeuvres de Nietzsche, Kafka, Peter Handke.