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La tragédie classique française - au sens large : de Jodelle à Marie-Joseph Chénier - présente une impressionnante unité. Elle la doit, en grande partie, aux règles, mais celles-ci ne suffisent pas à rendre compte de sa physionomie. Théâtre d'intrigue, d'acteurs, d'amour, théâtre politique, tel est son vrai visage. Sur le plan diachronique, on note moins une évolution linéaire qu'une série de compromissions du genre avec d'autres réalités littéraires, poésie, roman, opéra, philosophie des Lumières. Existe-t-il, dans ces conditions, une époque où la tragédie, réalisant une sorte de pureté, ait mérité d'être appelée plus particulièrement « classique » ?, c'est un point à débattre. À débattre aussi le problème des causes - et du moment - de sa disparition. Et de nos jours ? L'exégèse du théâtre tragique reste marquée par deux faits : sa prise en charge par la métaphysique, vers les années quarante, et les luttes autour de la « nouvelle critique », dans la décennie 1955-1965. À la scène, la tragédie, tenue parfois pour injouable, a donné lieu à des expériences qui conduisent l'observateur à se poser trois questions : chant ou discours ? texte ou spectacle ? représentation ou démonstration ?