J'ai eu mon premier rendez-vous avec Mme de Tencin dans une petite chambre discrète au fond d'une allée, au rez-de-chaussée du logis de la baronnie... > Lire la suite
J'ai eu mon premier rendez-vous avec Mme de Tencin dans une petite chambre discrète au fond d'une allée, au rez-de-chaussée du logis de la baronnie de Saint-Martin-de-Ré.
Pour être sûr qu'il n'y ait pas de confusion possible, on avait pris la précaution d'inscrire son nom « Mme la baronne Alexandrine de Tencin » sur le chambranle de la porte entrebâillée. D'où je me trouvais, j'apercevais au-dessus du lit, le décolleté plongeant de la belle salonnière. Ce fut comme une invitation à entrer. Légèrement tournée sur le côté, elle regardait fixement la fenêtre. Rien dans son attitude de papier glacé ne laissait entrevoir de l'agacement ni même de l'encouragement, tout juste un laisser-aller un peu suranné puisqu'elle était morte depuis trois siècles.