Il est coutumier d'imputer au Moyen Âge la persécution de la sorcellerie. Elle se poursuivrait à l'époque moderne et disparaîtrait progressivement... > Lire la suite
Il est coutumier d'imputer au Moyen Âge la persécution de la sorcellerie. Elle se poursuivrait à l'époque moderne et disparaîtrait progressivement depuis le XVIIe siècle grâce au rationalisme cartésien.
Et pourtant, elle ne commence ici ou là qu'autour de 1400 et c'est vers 1560 qu'elle devient vraiment massive. Prétendre que des femmes volent dans les airs était condamné comme une superstition peccamineuse par l'Église médiévale et, comme dans l'Antiquité ou aujourd'hui, ce n'était là qu'un conte divertissant. Il s'agit donc de comprendre comment et pourquoi les pouvoirs religieux et laïcs ont changé d'opinion dans une bonne partie de l'Europe chrétienne avant de revenir progressivement, du XVIIe au XVIIIe siècle, à l'opinion médiévale.
Les travaux sur l'histoire de la sorcellerie sont abondants et certains d'entre eux de haute qualité, mais il n'existait aucune explication satisfaisante de la persécution et de son déclin. En répudiant les facilités du genre, en analysant le vocabulaire et les textes avec rigueur, le petit livre de Jean Wirth se propose de combler cette grosse lacune.
Jean Wirth est historien, professeur honoraire de l'Université de Genève. Spécialiste d'histoire de l'art, il a publié entre autres "L'image à la fin du Moyen Age" (Cerf, 2011), et "Qu'est-ce qu'une image ?" (Droz, 2013).