Le débat public est à la fois nécessaire pour la démocratie et souvent inefficace dans ses mises en ouvre. Ainsi, les débats politiques télévisés... > Lire la suite
Le débat public est à la fois nécessaire pour la démocratie et souvent inefficace dans ses mises en ouvre. Ainsi, les débats politiques télévisés sont, la plupart du temps, détournés en opérations de communication, et les NTIC nous proposent des forums qui se contentent de juxtaposer des opinions. L'efficacité du débat public résiderait donc, plutôt, dans la légitimité conférée au citoyen et dans l'impact de sa parole sur les processus décisionnels. Se pose ainsi le besoin d'une réflexion sur la situation délibérative dans le débat public. Motivé par les questions de la vulgarisation scientifique, le CEDP s'est positionné sur une problématique de l'usage qui renverse le schéma traditionnel de la communication. D'une démarche d'interrogation sur le public, il est passé à un positionnement théorique qui interroge le questionnement de ce même public. De nouvelles méthodes de débat public sont recherchées. Celui-ci apparaît alors comme la technique générique de production d'une « efficacité sociale » des usages de la science. À partir de trois acteurs qui, dans l'interrelation nouvelle proposée, sont légitimés (le public, le politique, l'expert), le laboratoire s'est attaché à mettre au point un protocole - les Rencontres Délibératives® - visant à rendre le grand public plus apte au débat sur la science. Le CEDP a décliné le modèle « Rencontres Délibératives » dans des champs diversifiés. Un répertoire de méthodologies employées, en fonction du champ social considéré, a été constitué. Nous avons alors abordé le problème de la propagation des savoirs et de leur appropriation par le public. Se pose aujourd'hui la question du débat public comme « apprentissage social » permettant aux publics le passage de la participation à la délibération. Ce questionnement appelle, de nos jours, une approche pluridisciplinaire. Les contributions nombreuses de ce colloque participent, en théorie et en pratique, à la constitution de cet objet scientifique.