Madame de La Fayette (1634-1678) est un monument de la littérature française auquel on doit non seulement le premier roman d'analyse psychologique, mais aussi une véritable révolution : pour la première fois, la vie d'une femme, qui plus est écrite par l'une d'elles, la princesse de Clèves, est le coeur même de la fiction. Dans la France aristocratique du xviie siècle qui la réduit au silence, elle ose faire entendre ses tourments et sa voix intérieure.
Elle dut fait paraître anonymement « La Princesse de Clèves » en 1678, comme en 1662 « La Princesse de Montpensier ». Le roman ne cessera d'inspirer les siècles suivants et, grâce à sa modernité, engendrera de multiples adaptations.
Michèle Morgan (1920-2016), premier rôle féminin dans « Gribouille » (1937) de Marc Allégret à 17 ans et déjà magnétique, atteint d'emblée le statut de mythe l'année suivante aux côtés de Jean Gabin avec « Quai des brumes » de Marcel Carné, écrit par Jacques Prévert.
Par refus de l'Occupation allemande, elle s'expatrie à Hollywood, puis revient en France à la Libération et remporte le 1er prix d'interprétation féminine au Festival de Cannes pour « La Symphonie pastorale » (1946). Gérard Philipe lui donne la réplique dans « Les Orgueilleux » (1953) d'Yves Allégret et dans « Les Grandes Manoeuvres » (1955) de René Clair. Elle reçoit un César d'honneur pour son éblouissante carrière en 1992.