La Ve République a vingt ans que l'on croyait jusque-là lié à un homme s'enracine progressivement. La Ve République, c'était avec le Général... > Lire la suite
La Ve République a vingt ans que l'on croyait jusque-là lié à un homme s'enracine progressivement. La Ve République, c'était avec le Général de Gaulle un visage. Avec Georges Pompidou, c'est une institution. Du régime présidentiel, le Chef de l'État tire son autorité du suffrage populaire, du régime parlementaire, il bénéficie de l'appui constant de la coalition majoritaire. Amorcé en 1962 dans la vie politique française, le présidentialisme prend, à partir de 1969, tout son essor. Cependant la terminologie revêt, depuis peu, l'allure d'une bataille doctrinale. Accepté par les uns, récusé par les autres, le présidentialisme évoque dans les esprits une déformation du schéma présidentiel américain qui semble être le lot inévitable des pays du tiers monde. Le vocable est entaché d'une coloration préjorative peu flatteuse pour une démocratie. Pourtant, le mandat de Georges Pompidou montre que le présidentialisme est voué à la cohérence, ce qui lui confère, à côté des concepts traditionnels, droit de cité dans la typologie moderne. Désormais, le présidentialisme ne saurait faire totalement illusion depuis que l'expression est utilisée dans le langage politique du Chef de l'État et celui de l'opposition. Ce ne sera pas le moindre de cet essai que de réconcilier le présidentialisme avec une conception plus conforme à l'idée que l'on se fait de la démocratie.