Ce sont des policiers un peu à part. Leurs collègues les ont surnommés les « boufs carottes » parce qu'ils laissent mijoter longtemps dans leur... > Lire la suite
Ce sont des policiers un peu à part. Leurs collègues les ont surnommés les « boufs carottes » parce qu'ils laissent mijoter longtemps dans leur jus les policiers « ripoux » avant de les confondre. Ils appartiennent soit à l'IGS, l'Inspection Générale des Services, qui contrôle la police parisienne, soit à l'IGPN, l'Inspection Générale de la Police Nationale, qui a compétence sur tout le territoire. Officiers de police judiciaire, ils effectuent des enquêtes à la demande des juges d'instruction ou du Parquet, chaque fois qu'un policier est mis en cause, soupçonné de violences illégitimes, de vol, de chantage, de proxénétisme, ou mêlé à une « bavure ». Ce fut le cas lors de la mort de Loïc Lefèvre, tué d'une balle dans le dos par le CRS Gilles Burgos, ou du décès de Malik Oussékine en décembre 1986, ou, plus récemment, de l'affaire « Jobic », du nom de ce commissaire accusé de racketter des prostituées. L'IGPN et l'IGS exercent un contrôle administratif sur l'ensemble des fonctionnaires de police qui donne lieu à des sanctions nombreuses et aboutit à des rapports jamais rendus publics. Ce sont aussi de véritables observatoires qui participent à la réflexion d'une police qui se voudrait exemplaire. Mais surtout, la Police des Polices représente une sorte de garantie pour le citoyen : l'assurance que celles-ci ne peuvent pas toujours se placer impunément au-dessus des lois.