« La poésie doit être faite par tous », écrit en 1870 Isidore Ducasse, comte de Lautréamont. Un demi-siècle plus tard, les surréalistes érigent... > Lire la suite
« La poésie doit être faite par tous », écrit en 1870 Isidore Ducasse, comte de Lautréamont. Un demi-siècle plus tard, les surréalistes érigent cette phrase en devise d'un « communisme du génie » dont ils se veulent les fers de lance. Depuis, des avant-gardes du xxe siècle aux pratiques numériques contemporaines en passant par la culture do it yourself, la formule n'a cessé de servir d'étendard à des entreprises littéraires, artistiques et politiques qui, malgré leurs divergences, se reconnaissent dans une visée fondamentale : faire de la poésie le lieu d'une communion, d'une communication et d'une communauté partagées. Ainsi émerge une utopie dont cet ouvrage entreprend l'histoire critique et explore les possibilités esthétiques : l'utopie d'une poésie capable de transformer le monde.
Olivier Belin est professeur de littérature française du xxe siècle à l'Université de Rouen-Normandie. Spécialiste des avant-gardes poétiques (René Char et le surréalisme, Garnier, 2011), il travaille sur la littérature francophone moderne et contemporaine (Bauchau, Bonnefoy, Char, Cocteau, Éluard, des Forêts, Gaspar, Larbaud, Luca, Segalen) et développe une recherche sur l'écriture poétique en amateur (Le Coin des Poètes, Pippa, 2014).