Dans ce travail, nous avons voulu aborder le Zarathoustra de Nietzsche sous un angle nouveau : au lieu d'appréhender Zarathoustra comme œuvre philosophique... > Lire la suite
Dans ce travail, nous avons voulu aborder le Zarathoustra de Nietzsche sous un angle nouveau : au lieu d'appréhender Zarathoustra comme œuvre philosophique véhiculant seulement des contenus, nous avons voulu mesurer son impact communicationnel en tant que " performance illocutoire ". C'est une évidence : " faire savoir ", l'information, n'est pas la vocation première du Zarathoustra. Pour rester cohérente avec elle-même, la philosophie de Nietzsche, qu'il est convenu de définir comme une philosophie du vouloir, doit aussi chercher à " faire vouloir ". Il nous semblait donc que ce que les pragmaticiens nomment aujourd'hui la " fonction appellative " y tenait à coup sûr une place essentielle. C'est pour aiguiser leur vouloir que le tribun Zarathoustra cherche continuellement à faire agir et réagir ses auditeurs et adeptes. Ce sont donc les nuances de cet " appel " véhiculé par Zarathoustra - médiatisant lui-même un autre appel adressé par Nietzsche à la communauté des lecteurs - que nous avons cherché à mieux cerner en nous servant des outils de la pragmatique moderne. Au final notre objectif reste pourtant philosophique : découvrir et explorer dans l'œuvre immense qu'est Zarathoustra une nouvelle strate, une nouvelle dimension, une nouvelle cohérence jusque-là pressentie, mais non encore explicitée.
Serge BOTET, agrégé d'allemand, est professeur à l'université de Clermont-Ferrand II. Ses recherches portent en particulier sur l'étude de la langue, de l'écriture et du discours des philosophes.