Il n'est pas besoin de rappeler la traditionnelle méfiance des philosophes envers l'art et les artistes. Aussi la philosophie de l'art, inaugurée avec... > Lire la suite
Il n'est pas besoin de rappeler la traditionnelle méfiance des philosophes envers l'art et les artistes. Aussi la philosophie de l'art, inaugurée avec Platon, commence-t-elle paradoxalement par une condamnation des « beaux-arts » et de la poésie. Cependant elle peut naître lorsque l'expérience esthétique devient problématique. Primitif, exotique, populaire, gothique, brut, naïf, l'art se charge lui-même de faire éclater toute définition canonique du beau, contestant les évidences esthétiques héritées du passé. La philosophie de l'art n'est donc pas dans la tête du philosophe : elle est requise par l'histoire récente de la définition des « beaux-arts ». Quelles questions l'art pose-t-il à la philosophie ? Quelle énigme, mais aussi quels défis, la figure de l'artiste représente-t-elle pour le philosophe ?