« Lire Teilhard », tel pourrait être le titre de ce livre.
Lire Teilhard, ce n'est pas recevoir, avec une passivité fervente, le contenu de son... > Lire la suite
« Lire Teilhard », tel pourrait être le titre de ce livre.
Lire Teilhard, ce n'est pas recevoir, avec une passivité fervente, le contenu de son ouvre, mais en éprouver les thèmes et les structures, au moyen de la méthode dialectique qu'il a forgée lui-même, à l'heure où il situait l'homme au centre de sa vision. La présence, dans la perspective teilhardienne, de l'angoisse et du drame humains, l'existence d'un personnalisme teilhardien, échappent au lecteur, qui n'accepte pas d'abord de se placer au niveau de l'épistémologie et de la méthodologie de l'auteur. Les idolâtres et les détracteurs foisonnent. L'adversaire et le disciple lucides sont rares. Il importe qu'ils unissent leurs efforts, pour rendre à Teilhard son vrai visage, dépasser les malentendus ou les basses attaques, ouvrir enfin le vrai débat.
Ainsi, se justifie l'intention de ce livre. Il contient une étude de la dialectique teilhardienne ; puis une mise en ouvre, à travers elle, des grands thèmes personnalistes : la personne, l'amour, la liberté dans le champ du personnel ; l'engagement éthique et politique au plan de l'universel ; le drame humain présent partout et, plus précisément, au contact de la personne et de la socialisation ; le pressentiment, enfin, de l'universel personnel, lors qu'adviendra le Royaume, au terme de l'histoire.
Il apparaît que la dialectique teilhardienne est beaucoup plus qu'une construction intellectuelle. La synthèse finale doit être comprise comme la réfraction d'une expérience unitive. Cette dernière fonde une mystique, centrée sur l'eschatologie. Elle anime, secrètement, le mouvement de l'esprit teilhardien et, par elle, l'épopée humaine devient participation au Chemin de la Croix.