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La personnalité se manifeste par la conscience; mais la conscience ne suffit pas pour constituer la personnalité. Nous traitons les animaux comme des choses et cependant il paraît impossible de leur refuser la conscience. L'auteur d'une étude très estimable sur l'Homme et l'Animal, M. Henri Joly, distingue deux consciences, l'une inférieure, commune à tous les êtres cloués de sensibilité et de mouvement ; l'autre supérieure, qui serait le propre de l'homme et ferait de lui une personne. La conscience vraiment humaine serait la conscience réfléchie, qui seule s'élèverait à l'idée du moi. M. Paul Janet fait la même distinction et, pour mieux la marquer, il appelle sens intime, chez l'homme et chez l'animal, la conscience inférieure, et réserve le nom de conscience pour cette conscience de soi, où se révèle à elle-même la personne humaine. M. Bouillier repousse le nom de sens intime et, loin qu'il limite le champ propre de la conscience aux actes réfléchis, la vraie conscience est pour lui la simple conscience, antérieure à toute réflexion ; c'est cette connaissance intime et immédiate que nous avons et que tout animal a comme nous de tout fait de sensibilité, d'intelligence ou d'activité, au moment même et par cela seul qu'un tel fait se produit.