La Méditerranée, comme d'autres grandes régions du monde, n'a pas été épargnée par les turbulences du XXe siècle. Bien au contraire, les failles... > Lire la suite
La Méditerranée, comme d'autres grandes régions du monde, n'a pas été épargnée par les turbulences du XXe siècle. Bien au contraire, les failles y paraissent aujourd'hui trop nombreuses, trop violentes, trop ancrées dans les rapports entre les hommes eux-mêmes. Ce Rapport Général de l'Institut de la Méditerranée refuse toute fatalité. Son parti pris est que « l'économique » est capable d'atténuer les tensions produites. Pour cela, à son rythme, la Méditerranée doit s'adapter à des logiques qui la dépassent, tout en reconnaissant qu'elle existe en tant que telle. Nombre d'éléments expliquent la faiblesse relative de la croissance en Méditerranée, mais les facteurs de dynamisme, eux aussi, sont nombreux et les pays méditerranéens ont, pour la plupart, engagé les réformes nécessaires. Ces réformes sont profondes, difficiles et coûteuses parce qu'elles touchent aux principaux éléments de la culture méditerranéenne : les comportements démographiques et le statut de la femme, le rapport à la puissance publique, l'esprit d'entreprise et l'organisation. Un partenariat euro-méditerranéen repensé peut accompagner et compléter ces réformes. Il les situera dans une perspective plus large d'intégration dont l'un des moteurs, sur lequel insiste cet ouvrage, est la participation décentralisée de tous les acteurs : entreprises, collectivités locales, associations. Cette coopération multilatérale est un complément indispensable à l'action bilatérale. C'est notamment à l'aune de ses résultats que les progrès de toute la Méditerranée pourront être mesurés. Le siècle à venir ouvre la porte à un nouveau type d'échanges, plus immatériels et davantage chargés en intelligence. C'est la chance de la Méditerranée, à condition qu'elle sache la saisir.