La Matouze est de ces femmes dont le comportement impulsif, instable, inadapté à toutes circonstances effraie autant qu'il fascine. Aussi n'échappe-t-elle... > Lire la suite
La Matouze est de ces femmes dont le comportement impulsif, instable, inadapté à toutes circonstances effraie autant qu'il fascine. Aussi n'échappe-t-elle pas à la sévérité douloureuse de l'aînée de ses filles qui affronte héroïquement la tyrannie d'une mère castratrice, séductrice... dénaturée et rivale. La liberté de ton, l'aisance de la parole deviennent donc la part licencieuse que s'octroie la fille sur la famille. Et ce récit délimite l'espace nécessaire où s'épanchent l'exaspération, la peur, la solitude et l'épuisement. Par lui s'exorcisent les maux et les souffrances. Ce qui pourrait être le douloureux roman de l'enfance se dissout dans les railleries pertinentes d'une jeune fille obstinément optimiste et pourvue d'une joie de vivre peu commune. L'histoire serait tragique si elle n'était drôle. Il n'y a finalement pas de fatalité pour les personnages même malheureux.